Internet n’était pas né et qui aurait pu l’imaginer. La
communication à distance était de papier ou de téléphone, mais ce dernier était
tenu par un câble et bien trop imposant pour être mis dans une poche. Dans mon
petit studio, pas de câble et donc pas de téléphone ; je me rendais au
café du coin ou je me servais de celui du boulot. Sans doute, pour certaines et
certains bien plus neufs que moi, il est difficile d’imaginer la communication
sans téléphone portable et sans internet. Certes, je le comprends tout en
argumentant qu’à chaque époque on utilisait de ce qu’il y avait à disposition
et on s’en arrangeait. Déjà ne plus avoir à élever des pigeons voyageurs était
un net perfectionnement et j’avais abandonné les pots de yaourt avec la ficelle
depuis ma dernière colonie de vacances en raison que les lignes n’étaient pas
encore sécurisées et le terrorisme sévissait.
Je devine vos questions : Comment faisiez-vous dans
le cadre du fantasme de la fessée pour rechercher une ou un partenaire ?
C’était certainement plus long mais pas forcément plus
difficile.
A moitié des années soixante-dix, sont apparues des
revues vendues publiquement qui traitaient un peu en vrac, par témoignages plus
ou moins crédibles, de différents fantasmes dont celui de la fessée qui était
généralement englobé dans la rubrique Sado-maso. Le progrès, si on peut le
définir ainsi, était que ces publications devenaient disponibles en kiosque et
non plus sous le couvert de Sex-shop ou de bon de commande. Dans ces revues, il
y avait dans les dernières pages des colonnes de petites annonces triées par
sujets. Il est bien évident qu’un bon nombre étaient celles de professionnelles
qui se nommaient, maîtres, maîtresses et Dominas ; je n’ai aucun souvenir
que le terme de « fesseuse » ou « fesseur » apparaissait
dans les imprimés. Il fallait savoir lire entre les lignes. On ne pouvait guère
faire un tri entre les amateurs et les pros car les annonces étaient rédigées
de la même façon et il résultait qu’un bon nombre de réponses étaient
marchandes. En général, pas de numéro de téléphone, il fallait répondre par
courrier avec une adresse en poste restante ou par une réponse envoyé à la
publication sous le numéro de l’annonce. Seules les annonces publicitaires pour
des maisons spécialisées, donjon etc. affichait un numéro de téléphone ou plus
tard, un numéro de minitel.
Donc dans un premier temps, il y avait un échange de
lettre puis une sélection, on poursuivait par courrier, ensuite par téléphone
et peut-être la rencontre. Comme je l’écrivais plus haut, cela prenait du
temps. Autre possibilité était les clubs, mais il n’était pas facile d’y entrer
si on n’était pas recommandé. Restait en dernier recours les prostituées et je
ne suis certainement pas le seul à être passé par ce service, si toutefois « service » était vraiment rendu.
Avec une prostituées, la relation est de clientèle et donc, presque dans tous
les cas décevante pour ce qui est de la fessée. Aucun reproche, c’est leur
métier, il est donc illusoire de s’attendre à autre chose, mais avant d’en
juger, faut-il encore en faire l’expérience.
Je me souviens et aujourd’hui j’en rigole encore, de mon
premier contact avec une prostituées. C’était peu avant de partir à l’armée et
mon envie de ne plus jouer tout seul était pressante. Donc me voilà en quête
d’une dame de métier par qui je désirais recevoir une fessée. C’est facile d’en
imaginer le scénario quand on est devant son café du matin, mais quand on se
présente sur le trottoir, l’affaire devient délicate. C’était en début d’après
midi dans une rue Parisienne où j’avais déniché une prostituée qui attendait
son client. Elle était seule et donc à mes yeux, il était plus facile de
l’aborder. Certes, mais fallait-il encore lui avouer ce qu’on souhaitait et ça,
vu que mon fantasme était un attrait autant qu’un poids culpabilisant, ce
n’était pas dans la poche. Je suis passé devant elle en lui jetant un coup œil
furtif, puis j’ai continué mon chemin en me disant que jamais je n’aurais le
courage. J’ai été boire un café dans un bar en ruminant. J’avais tellement
envie d’être fesser ! Un peu plus tard, prenant mon courage à deux mains,
me voilà de nouveau sur le trottoir et arrivant à quelques mètres de la même
prostituée, mon visage avait pris une teinte d’un rose un peu plus prononcé que
d’habitude. Elle m’a regardé avec un petit sourire compatissant et moi j’ai baissé
la tête en poursuivant mon chemin sans lui adresser la moindre parole. Il ne
faut pas prendre les prostituées pour des truffes, elles ont l’habitude et
celle-ci avait très bien compris que je n’étais pas là par hasard et que je
n’avais pas parcouru deux fois la même rue parce que je cherchais l’adresse
d’un vieil oncle d’Amérique.
Un autre café dans le bar à l’autre bout de la rue. C’est
l’avantage des grandes villes, des comptoirs il y en a partout. Au bout d’un
bon moment de tergiversation avec moi même, je décidais que cette fois c’était
la bonne et que j’allais lui dire ce que je désirais. Me voilà donc à reprendre
cette rue pour la troisième fois. Certes d’un pas plus décidé, du moins au
départ, parce plus j’approchais de la dame, moins j’avais d’énergie. Sans doute
que je serais encore passé devant elle aussi rouge qu’une tomate et aussi muet
qu’une carpe si elle ne m’avait pas stoppé en m’attrapant par le bras et en me
tirant à l’intérieur de l’entrée d’immeuble. Elle m’a coincé le long du mur et
m’a clairement dit en rigolant que j’étais un timide puceau qui n’osait pas et
qu’elle allait arranger ça. Grand moment, je dois de n’avoir pas glissé le long
du mur parce qu’un miracle me tenait encore sur mes jambes. Me voilà donc en
face de la prostituée dans une étroite entrée. Elle me propose une galipette et
vu que ce n’est pas cela que je veux je lui fais un signe de tête négatif. Elle
s’étonne, me plaque sa main sur la braguette et frotte un peu. Aucune réaction
de ma part, je suis timoré et pour le présent incapable de réagir à quoi que ce
soit. En d’autre cas, je serais grimpé au plafond, mais ce jour là, j’étais
plutôt attiré vers le bas. Elle insiste et comme je ne suis pas de bois, ça me
redonne un peu de vigueur. Je lui demande le tarif, elle me répond qu’elle me
fait un prix. Qu’est-ce que ça doit être quand elle ne fait pas de ristourne…
Il fallait quand même que je me dépatouille de cette affaire
embrouillée car ce n’est pas de fourrer la dame dont j’avais besoin. Je
marmonnais quelque chose entre mes lèvres. Elle n’avait pas compris, elle me
demandait de répéter. J’étais très mal, vraiment très mal, tout me paraissait
pesant, même moi. De toute façon j’étais au pied d’un mur dont je ne
distinguais pas le haut, alors avec à peine plus de voix je bafouillais que
j’aimerai recevoir une fessée. Je ne sais pas comment elle à fait pour
comprendre mes mots, cette prostituée était très douée pour traduire les dialectes.
Elle à rigolé en me balançant un truc dans le genre « Tu ne pouvais pas le
dire plus tôt ! ». Elle me tracta dans la petite cour, puis dans un
petit escalier qui craquait de partout. Chemin faisant, elle vantait qu’elle
était au top ten des fesseuses et que j’allais en prendre une bonne. De telles
paroles avaient l’énorme avantage de me vider de toute la tension
accumulée ; je n’avais plus qu’à me laisser faire, c’était si simple, pourquoi
tant d’hésitation alors qu’il y avait juste à demander ?
Une petite chambre avec un grand lit et des carreaux de
petits miroirs collés sur le mur de droite, le tout agrémenté d’une odeur de
renfermé tiède. J’ai déposé la monnaie sur une petite table et « A poil ! »
Qu’elle m’a ordonné. C’était très loin d’être vraiment crédible mais
qu’importe, c’était très excitant de se déshabiller devant celle qui allait me
flanquer une fessée. Une fois tout nu, j’exposais une belle érection, j’étais
chaud, très chaud même car enfin ce que j’avais simplement rêvé allait se
produire en vrai. Je focalisais sur une seule chose, c’était de recevoir la
sévère fessée qui allait me flamber les fesses et me faire supplier. Elle m’a
poussé dans sa minuscule salle de bain pour me laver le pénis je me demande
encore pourquoi d’ailleurs, mais quel bon moment. Ensuite elle s’est assise sur
le lit, m’a demandé de venir en me montrant ses hauts de cuisses. Ça au moins
c’était explicite, alors je me suis docilement courbé en travers de l’assise
offerte. J’étais en ébullition, impatient d’être corrigé, gourmand qu’il m’en
cuise !
Elle m’a claqué les fesses en me grondant comme un gosse
; sa voix ses gestes, tout sonnait faux. Juste de petites claques bien
gentilles qui n’avaient pas même la prétention de me piquer un peu. Mal joué,
aucune conviction, c’était mauvais, mauvais et encore mauvais, si mauvais que
mon érection avait fondue aussi rapidement qu’un glaçon dans un vin chaud. Pour
le prix, elle aurait pu faire un petit effort quand même parce qu’autant vous
dire que sur ce coup là, le smic horaire était dépassé de 1000 %. La prochaine
fois, je reste à la maison, je me mets le pognon dans ma main gauche, j’attrape
ma raquette de ping-pong, je ferme les yeux et je fabule en me fessant tout
seul.
Je suis rentré chez moi dépité, déçu, anéanti, laminé et
je me suis consolé en me tripotant, les yeux sur une bande dessinée SM.
J'aime trop cette histoire hihi.
RépondreSupprimerMini-mikounet en quête d'une fessée c'est quand même trop chou (et trop drôle :-P)
Pour le coup, c'est la prostituée qui en méritait une bonne ^^
Hé oui, fallait bien commencer par quelque chose.
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerAh mais encore la chance que t'avais ! Y avait des journaux que seuls les garçons achetaient et des filles dans les rues leur proposaient leurs services...Même si hmmm Et je te ferai remarquer que tu m'avais raconté un autre épisode, pas si nul que ça...
RépondreSupprimerOuaich ! :D Ça ferait une superbe suite, totalement exotique, façon Fantasmaginaire 2 !
Ps - Heureusement que tu as mis une virgule j'ai cru que tu t'étais tripoté les yeux..., sur une bande dessinée ! (je suis une sainte...)
Oui l'autre épisode de l'autre côté de l'Atlantique, un peu plus tard et beaucoup mieux, mais celui-ci c'était le premier.
SupprimerOn verra pour les suites.
Hé oui Mike, j'ai aussi fait cette expérience. La brave dame a mis tout son savoir faire mais hélas, je n'ai pu me libérer de la sensation d'avoir un parc mètre comme pseudo complice du moment. Ce fut l'unique fois ou je remis mes fesses au destin tarifé.
RépondreSupprimerLe stationnement est cher quand même.
SupprimerCe texte est vraiment très touchant.
RépondreSupprimerIl me permet de mesurer à quel point on a parfois de la chance d'être une femme.
Même sans internet, nous arrivons généralement à énerver suffisamment notre tendre et cher pour qu'il se laisse aller à nos désirs... (enfin, pour moi ça marchait en tout cas, je suis une vraie peste!) :-D
Je ne sais pas si c'est une chance... Bien sûr pour une femme c'est plus facile, mais une femme est aussi plus attirée par les prédateurs.
SupprimerTrès beau récit - on n'a pas si souvent la chance d'avoir un retour sur une expérience plus ou moins ratée... Là, je mesure la chance que j'ai d'avoir pu profiter d'internet, même si pour un homme qui cherchait une fesseuse, ce n'était pas si évident, internet ou pas.
RépondreSupprimerEt puis, heureusement qu'il y a d'autres pour raconter ça - je ne m'imagine pas faire l'expérience!
Simon
Bah, sur le coup ça ne fait pas rire, mais beaucoup plus tard ça devient une histoire à raconter.
SupprimerDe toutes façon, la vie n'est faite en grande partie que d'expériences, ensuite, elles servent ou pas.
Je suis bien obligé d'avouer qu'à ta place je serais également passé droit comme un 'i' sans jamais oser m'arrêter...
RépondreSupprimerMais je ne pense pas que j'aurais jamais été à ta place... Payer pour un acte d'amour ou de complicité fait qu'il ne s'agit plus d'amour ou de complicité... Je ne l'ai jamais envisagé...
Chacun est différent, heureusement... ;)
rassures-toi, ça n'a pas duré longtemps. Comme tu dis, aucun rapport avec une vraie complicité.
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