Mes rêves sont souvent décousus, rarement joués d’un unique
fil conducteur. C’est, en général, une histoire qui patauge dans des méandres
capricieux d’une rivière qui ne va jamais à la mer. Délires enfantés par un
cerveau en récréation. Que mes chimères nocturnes soient, angoissantes, mystiques,
farfelues, joyeuses, mélancoliques, sexuelles etc. je n’ai aucun pouvoir
de gestion, je subis, c’est tout ! Dans un même rêve, je peux être en rire
et, quelques images plus loin, dans la plus sombre des tristesses.
Parfois, je me souviens d’un rêve à mon réveil, mais le plus
souvent, c’est durant la journée qu’un petit indice, objet, situation, bruit ou
odeur, me donne le « la » pour reconstituer la partition du dernier
songe.
Ce qui me plaît le plus, c’est de raccommoder un rêve
excitant, nul besoin d’attendre un indice, habituellement, ma culotte de pyjama
ou mon drap me témoignent d’un songe particulièrement bandant et il est rare,
que celui-ci ne me revienne pas.
Tout commence dans la confusion, je tombe de je ne sais où,
dans un monde pas encore achevé. Y suis-je arrivé par une porte, un vestiaire,
un escalier, en voiture ou tombé du ciel, je l’ignore. Je suis dans un lieu
sans texture définitive me privant de savoir où et pourquoi j’y suis…
Je n’ai plus de vêtement, pour quelle raison et qui m’en
aurait privé ? Je sens sur mon corps nu une vulnérabilité qui me fait
frissonner et bander. Je ne suis pas seul, mais, au présent, si toutefois il y
a un présent, je ne vois nul autre que moi. Cette présence impalpable me menace
d’un tourment qui n’a rien de justifié, mais qui ne me paraît pas anormal. La
crainte me possède sans pour autant me suggérer de fuir ce lieu qui, petit à
petit, se referme autour de moi.
Un trou noir, une absence, puis, par l’invisible, mes mains
liées au poteau sans, de ma part, la moindre rébellion. Maintenant sans
défense, mon regard angoissé inspecte. J’ouvre la bouche pour appeler, mais
aucun son n’en sort. Une silhouette encore vague projette son ombre froide sur
ma petite personne. Je la sens comme un reproche… Elle s’affirme, s’approche tenant
dans une main l’instrument de mon supplice. Mon pénis se dresse plus dur,
unique partie de mon anatomie qui ne soit pas affolée.
Autour de moi, il n’y a plus d’horizon, je suis enfermé loin
de tout. Entre ces pierres qui ne laisseront passer aucune de mes prières, il n’y
a qu’elle et moi. L’odeur du cuir pénètre mes narines et nul doute, que sous
peu, je sentirai la morsure du fouet.
Que me reproche-t-elle pour me condamner à un si sévère
supplice ? Serai-je un serviteur de sa demeure, qui, par maladresse,
aurait cassé de la porcelaine signée ? Serais-je un malandrin ayant volé
quelques pommes dans son verger ou, aurais-je, d’un regard vicieux, tenté
de la surprendre dans son bain ? La cause ne me revient pas, mais
étrangement, je ne cherche aucune excuse, conscient que je mérite la sanction.
La lanière s’enroule autour de mon corps y imprimant sa
marque de feu. Un rêve ne peut pas être douloureux, cette brûlure imaginée n’est
que ce que mon esprit invente, mais quel bonheur de me tordre sous les coups.
Quelle divine sensation de sentir le plaisir monter jusqu’à la cime de mon pénis,
puis, par petits jets, engluer mon bas-ventre.
J’ai consommé, je m’évanouis par
un escalier qui me remonte à la surface, d’un jour, d’une vie, qui n’est pas un
rêve.
bonjour Mike,
RépondreSupprimerUne question, si je puis me permettre :
T'est-il arrivé de t'inspirer d'un rêve et de le transcrire ensuite dans une scène que tu retravailles après coup ?
Ca m'est arrivé. Rarement.
Sinon, ton imagination est fertile et son contenu, je dirais, digne d'un scénario mi-SF, mi réel.
J'apprécie la dernière scène... mais pas du tout la lanière du fouet.
Avec une pareille correctrice, je me serais bien laissé tenter par une très classique fessée sur les genoux. D'autant que la dame s'y prête.
Enfin, c'est toi le Boss...
Peter Pan
Ce que j'ai écrit, est vraiment un rêve, légèrement re-scénarisé pour qu'il soit compréhensible en lecture. Les rêves sont souvent un peu confus dans l'histoire, non que celui-ci n'est pas clair, mais il l'est surtout dans l'esprit du rêve et non dans sa retranscription écrites qui deviendrait presque illisible. Il faut donc, d'un songe, en faire quelque chose de décodable, et pour cela, il faut rafistoler toutes les images pour en faire une scène bien cousue.
SupprimerBonsoir Mike,
SupprimerQuant je regarde tes saynètes , je ne peux m'empêcher de penser à Hergé par rapport à sa fameuse "ligne claire". Tes personnages évoluent dans un décor à la fois sobre et détaillée.
Par exemple, la dernière scène ci-dessus me rappelle le vieux château dans l'album "L'île noire" et son histoire de faux-monnayeurs. Toujours excellentes, tes aventures. Tu es meilleur coloriste que moi car tous mes dessins sont en NetB.
Peter Pan
Bonjour Mike,
RépondreSupprimerJe te crois sur parole. Rien de plus embrouillés que les rêves. Et même, au réveil, on a du mal à émerger. Mélange d'images réelles et fruit de notre imagination. Tu as raison : comme pour un film , il faut procéder au "montage" pour retrouver une certaine "logique" si tant est qu'il y en ait une.
J'avais lu dans un magazine que le dessinateur Edgar Burroughs qui était insomniaque, imagina le personnage de Tarzan durant une nuit sans sommeil... Lumineuse idée...
Peter Pan
Effectivement, on passe d'un monde onirique au décor étrange à une cave voûtée et dallée bien réaliste. J'adore le jeu avec la lumière et les ombres qui renforcent le côté aventures mystérieuses . On imagine que le héros va trouver le mécanisme caché qui lui ouvrira le passage secret comme dans un bon vieux Tintin (remarque tout à fait pertinente de Peter !)
RépondreSupprimerLe passage secret, c'est le réveil matin, avant, tu es coincé parce qu'en général, dans mes rêves, je suis jamais un surhomme. Houaaaaa, c'est injuste !
SupprimerAhaaaaaaa, Toi aussi tu raccommodes tu peaufines et je suis sur, tu repasses en boucle après jusqu’à la dernière goutte de plaisir à extruder ! ;p
RépondreSupprimerVive les rêves !
Ha oui, la peau fine a repasser.
SupprimerPS j'adore le dernier dessin avec les mains écarquillées, la tète rentrée dans les épaules, les fesses toutes contractées .... zzzzzzzz
RépondreSupprimerMmmmmm !
SupprimerBonsoir Miss Ellie,
RépondreSupprimerVous appréciez vous aussi le troisième dessin ? Faut dire qu'elle sait manier le fouet, la bougresse ! Pauv'e garçon ! Pas encore sorti de l'auberge... Car je dirais même plus : la dauphine va repasser.