C’est souvent en ces moments de rien et de solitude. Un
peu de temps volé à l’infernale ébullition de notre quotidien. Quelques minutes
où on se retrouve seul emmitouflé de nuit, repus de petit écran, lassé de
commentaire et fuyant la lumière. Confortablement allongé dans le moelleux d’un
canapé les yeux vers un plafond invisiblement noir. Doucement l’esprit va pour
offrir du relief et des illuminations pour s’y inviter. On se laisse porter par
le courant sans rame ni gouvernail. On est libre de songer, nul autre que vous
ne peut voir.
Au début de ces errances, c’est toujours ainsi, mon
esprit ne sais quoi me projeter pour me plaire alors il pilonne jusqu’à ce
qu’un contour m’attire. Je me passe la main entre les jambes, sans doute un
geste incontrôlé comme l’est ma dérive au milieu d’mages furtives et
désordonnées.
A force d’amorces, de petits bouts de pellicules, enfin
je frémis d’une suite logique. J’entends le bruit des chaines, je vois la
flamme qui vacille et l’ombre portée d’un corps qui se tord sous la morsure du
cuir. Est-ce le mien ? L’excitation me gagne et je le sais, les songes
permettent tous les excès. J’entends la longue lanière tressée siffler puis
claquer sur la peau. J’entends le cri prolongé d’un râle suppliant. Je vois
l’acte à travers les lourdes pierres du mur de ce donjon perdu dans les landes
froides du bout du monde. Je ne vois du bourreau sans visage, qu’une silhouette
uniforme sous la capuche et l’habit de grosse toile. De chair, je ne vois juste
que son bras et sa main armée. Je renifle l’humidité et la rouille, je sens le
cuir mordre et ma main reste collée entre mes jambes.
C’est bien moi qui suis presque suspendu au bout de la
chaîne. C’est bien moi qui me tortille comme un ver piqué à l’hameçon. Je suis
le propre témoin de mon tourment, mon pantalon se déforme. Ce moi implore et
moi j’ordonne que le bourreau soit plus ferme. Je divague et me dessine des
courbes qui ne sont plus miennes. Je me vois femme, belle et excitante.
Mais que peuvent bien ressentir les femmes ?
Seraient-elles si différentes ? Elles peuvent avoir plusieurs orgasmes les
veinardes…. Ce rêve est à moi, alors bourreau frappe donc plus sec voir si
elles ne nous trompent pas ! Je suis elle, en elle ; ma mains
déboutonne mon pantalon, ouvre la braguette et se glisse sous le coton. Elle
est froide, je frisonne un peu, le fouet claque, mes doigts entourent mon
pénis.
Je vois toujours danser et crier. Par elle je vois le mur
tourner, je sens mes bras étirés par mon poids. Je sens mon dos et mes fesses
écorchés. Je sens mon sexe male anachronique. Comme j’aimerai être bien plus
qu’un songe, être une femme pour juste le temps du supplice savoir ce qu’elle
sait et ce qu’elle sent. Hooooo, mes reins se cambrent ma main tente une
retenue, mais… Je jouis ! Quelques coups encore, rapides et violents, puis
le bourreau s’évapore dans la flamme qui faiblit, la victime se fond dans le
métal et la pierre ; le noir éteint ce qui reste de braise. Je suis un
homme, je n’ai le droit qu’à une seule fois, le feu qui durci le bois ne
reprend pas de suite.
Mon rêve s’étiole et les dernières images sont le panier
de linges sales et la machine à laver.
Aaaaaah le cauchemar du panier de linge sale et de la machine à laver... ;)
RépondreSupprimerEncore heureux qu'on n'en n'est plus au lavoir
RépondreSupprimerBien qu'au lavoir, y avait un battoir, cf la mère Denis, ou Germinal ;D
RépondreSupprimerBonjour à Vous !
Supprimer"Ah, ça , c'est vrai, ça !!! " "Vedette mérite votre confiaaance !!!" - "Dis Papa, il'z'ont pas la Mer, à Paris ??? - Bien sûr, qui'z'ont la Mer !! Nous , on a la Mer Méditerranée... et eux, il'z'ont la Mère Denis !!! (Roland Magdane - 1981). (Rires ?! ) Ah ces grands classiques des pubs TV fin 1970/ début 1980. Quelles trouvaille . Bon WE . Peter Pan.