Le Professeur d’Espagnol Acte 1
Je ne me souviens plus si c’est par mon annonce sur la
revue du club CLEF ou par ma réponse que j’avais pris contact avec cet homme.
Pour ce premier rendez-vous à son domicile après avoir communiqué par téléphone
avec lui, j’étais un peu crispé. Etrange, je n’avais plus depuis un bon moment
ressenti ce genre d’impression ; sans doute le break de deux ans et
ensuite de n’avoir plus joué régulièrement réintroduisait en moi un délicieux sentiment
novice.
Avec ce monsieur, nous avions préalablement communiqué
nos préférences et nos envies.
Traducteur professionnel il devenait pour le jeu un
évident professeur d’Espagnol et moi son élève.
Une fois sa porte ouverte, je découvrais l’homme ;
il était d’apparence plutôt joviale et n’avait pas vraiment le physique d’un
rigide professeur. De cet instantané, je me souviens avoir pensé que notre
relation ne durerait pas plus que cette soirée. Comme déjà relaté, j’avais mes
petites exigences et pour bien me driver, il était impératif que mon partenaire
ait les épaules pour prendre l’ascendant sur moi. Cependant, je ne suis pas du
genre à tourner les talons délaissant le complice comme un journal de la
veille. Il est un minimum de correction de ne pas monter sa déception et de
faire bonne figure dans le déroulement du jeu et seulement ensuite, avoir
une discussion et mettre sur la table nos impressions et divergences afin de
corriger les défauts ou de se rendre compte que nous ne serons jamais de vrais
compères.
L’homme m’introduisit cordialement dans son bureau et me
montra un paravent derrière lequel, comme convenu, je devais me mettre en tenue
scolaire. Indépendamment de ce que je ressentais de positif ou négatif pour la
ou le partenaire, de me déguiser en écolier m’a toujours fortement excité et
quand je me suis présenté à lui en chemisette, gilet et petite culotte courte,
mes frissons étaient visibles. Comme prévu j’avais apporté un cahier et un
stylo, il me désigna ma place d’un côté de son large bureau et s’installa dans
son fauteuil en face. Je remarquais que ma tenue ne l’avait pas laissée indifférent,
son petit sourire et ses yeux lumineux le trahissaient.
Comme je le pressentais, il n’avait rien du stricte
professeur que j’attendais, ni par l’apparence, ni par le ton et j’essayais de
me concentrer au mieux pour entrer dans le jeu… Autant vous dire que je n’y
parvenais pas.
L’ambiance était douce, presque trop conviviale et
sirotant le thé qu’il m’avait offert, je me forçais de ne pas en rire. J’ignore
s’il se rendait compte qu’il n’avait aucune emprise sur moi, mais ce qui
m’étonnait, c’est qu’il continuait imperturbablement à me prodiguer mon premier
cours d’Espagnol. Il était patient, rigolait facilement de mes petit bons mots,
ne m’engueulait pas quand je ne comprenais pas ou faisait semblant de ne pas
comprendre, bref il était plus qu’évident qu’il n’était pas à la hauteur….
Bizarrement et inversement de tout ce que j’aurais pu
imaginer, cet homme qui n’avait pas du tout le profil exigé selon moi, autre
que de m’amuser, avait quelque chose de sympathique. Un brin de naïveté et une
gentillesse qui commençait à me toucher. Je ne pourrais pas expliquer pourquoi
ce monsieur m’emportait dans son monde et petit à petit, je me laissais mener
par son jeu. Point de brutalité quand par mes erreurs répétées il m’a tiré de
ma chaise en m’annonçant qu’il était temps de me punir. Cela ne sonnait pas faux,
c’était simplement différent ; il ne m’imposait pas la sanction, il me
conviait poliment à la subir. Jamais je n’avais joué ainsi, c’était
complètement décalé, presque imaginaire.
Il s’était installé sur son sofa et avec un petit sourire
festif, mollement de l’index m’avait désigné le dessus de ses cuisses pour que
je m’y courbe, je vous assure que je bandais aussi raide que si le professeur
avait été un coriace dont le regard incendié m’aurait glacé et excité de
craindre la fessée.
Avec lui je découvrais une autre façon d’aborder le rôle
de professeur et par la même occasion celui d’élève. Je crois que me soumettre
à quelqu’un qui visiblement n’a pas la force de contraindre et n’a pas
d’autorité, ou du moins pas celle qu’il est convenu d’avoir, me plaisait.
J’avais tous pouvoirs autant physiquement que caractériellement de lui
résister, mais j’avais l’incroyable envie d’être dominé par sa douceur et sa
sensibilité.
Si l’homme n’était pas un agressif dans son comportement,
en ce qui concerne les fessées, il avait la main d’un bon fesseur expérimenté
et savait très bien utiliser toutes sortes d’instruments. Curieux mélange de
parfum, avec lui je savourais une friandise sucrée puis soudain le poivre
ardent d’un bonbon de farces et attrapes.
Il n‘était plus question pour moi de ne pas donner suite
à cette première rencontre ni de marchander. Ce charmant bonhomme m’avait
séduit et croyez que j’en étais le premier étonné. Avec les Maraîchers, le
Gaucher et d’autres, pendant le jeu c’était du sérieux, j’étais rudement
bousculé, engueulé, humilié et châtié et j’aimais ça ; la rigolade et la
détente n’étaient que dans les temps de pause. Avec ce « professeur
d’Espagnol », il y avait en permanence une convivialité sincère, une
douceur verbale et un amusement complètement décalé qu’il arrivait à
parfaitement assembler avec le punitif. J’aurais encore l’occasion de parler de
lui, mais en ce post, je tiens à le remercier pour tous les bons moments que
nous avons passé ensemble.
Dernièrement, j’ai appris que cet homme avait écrit une
fiction touchant aux châtiments corporels dont un petit article fut publié sur
« La Calotte »
Dès qu'il s'agit de témoignage je suis la first parce que fan ! Personnellement je n'ai jamais joué avec quelqu'un qui me criait dessus. Ça ne s'est pas trouvé et pourtant le bruit m'affole et me fait perdre mes repères et mon équilibre rapidement ça serai donc certainement plus facile pour me faire plonger. Mais il y existe d'autres filtres magiques... :)
RépondreSupprimerHa oui je sais, comme filtre magique, il y a l'Irish Coffee.
SupprimerBon, ben, comment dire ?
RépondreSupprimerC'était court, mais bref... Tes souvenirs sont toujours aussi agréables à lire et à découvrir, mais là, franchement, ça a le goût de trop peu ;)
Vivement le prochain épisode...
La gourmandise est parait-il un vilain défaut.
SupprimerHa ha, corrige-moi donc si tu peux :-P
Supprimerva savoir....
SupprimerOh là mlklk ne jamais mettre des gens au défis de.......... et LE Mike en particulier il me semble
RépondreSupprimerJe n'ai pourtant rien vu venir... (comment ça 4 ans pour écrire une réponse ? Et alors...
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