Un peu avant d’aller sous les drapeaux, je n’avais reçu
de fessées d’une autre main que de celle des prostituées. Le résultat et les
sensations étaient très loin de valoir ce que j’avais sorti de mon cuir.
Quelques mois plus tard, j’étais bien loin des rues
Parisiennes et ce jour, nous étions amarrés aux bites du port de Carthagène en
Colombie. Un port militaire et une ville qui offrait à visiter, festoyer et contenter
quelques nécessités naturelles.
Il est normal pour un équipage après plusieurs jours de
mer sur les ponts chaloupés d’un bâtiment habité au masculin, qu’une fois les
aussières assurées et la coupée installée, de presser le pas sur un sol stable
pour aller se distraire.
Ville d’un autre monde qui chahutait de rues baroques, d’églises
colorées, de remparts épais pesant de vieux canons et des places allumées d’un
bon nombre de bordels un peu casino. Celui là nous avait attiré parce qu’il était
plus petit et paraissait plus sympa. Une salle enfumée, quelques tables
recouvertes de feutrine verte usée, d’autres de bois dont le brillant était
bien plus patiné d’usure que de vernis. Un comptoir démesuré aux dorures
écaillées et au fond une vieille table de jeu de roulette qui n’avait plus
tournée depuis un bon moment. Le sol était de carreaux de terre cuite en deux
tons, un plafond mouluré de staffs ocrés de tabac, un escalier de pierre dont
les marches étaient recouvertes de moitié d’un tapis qui fut sans doute un jour
de neuf, d’un rouge éclatant. L’escalier menait à un étage fermé au regard
d’une massive porte ouvragée. L’air saturé de la salle était remué par de gros
ventilateurs aux rotations irrégulières qui à défaut de donner un air plus
respirable, tranchait une molle mélodie latino sortant de deux grosses
enceintes posées au sol de chaque coté de l’escalier. C’était un espace d’un
autre temps éclairé par des lustres de fer torsadé, un décor comme on en voit
dans les films d’aventures, sauf que dans les studios d’Hollywood tout est faux
ce qui n’était pas le cas en ce lieu authentique.
Autre que notre petit groupe de six marins tricolore, il
y avait en cet endroit une faune bigarrée et bruyante ; quelques
militaires locaux, des baroudeurs, une poignée d’habitués endimanchés et des
joueurs de cartes ou de dés. Sur les tables, des verres et bouteilles d’alcool
entouraient un cendrier souvent plein à ras bord. Autour des meubles et des
vivants, virevoltaient comme des abeilles dans un massif de fleur, six ou sept
femmes aguicheusement vêtues. Il y en avait pour presque tous les goûts,
minces, bien portante, petite, moyenne, grande, maquillée multi couches, plus
sobre, bref un petit échantillonnage de la profession. Elles allaient de table
en table, d’accoudés au comptoir aux vautrés dans les fauteuils, provoquant le
client et s’offrant à leur compte quelques verres au passage. Atour de nos
bouteilles de Chivas, elles s’installaient et riaient en nous racontant mille
choses que pour ma part je ne comprenais pas. Elles savaient que nous n’étions
pas là que pour lécher le goulot et qu’entre nos jambes, les jours de mer et
d’abstinence avaient accru nos ardeurs. Elles nous enlevaient gentiment vers
l’escalier, puis porte passée et refermée, les bruits de la salle devenaient
secondaires et lointains. Je me souviens de ce couloir à peine éclairé qui à
droite comme a gauche conduisait à une double porte identique. En face un autre
passage se poursuivait vers l’inconnu. Nous avons pris à droite et une fois la
porte ouverte, je découvrais dans une faible lumière distribuée par deux
ampoules nues dont les douilles étaient juste tenues par les deux fils, un
dortoir au plafond vouté percé de petites fenêtres ovales donnant sur la nuit.
Un cloisonnement fermait chaque petite chambrée, peut-être trois ou quatre, je
ne sais plus. J’ai regardé mon copain au bras d’une autre et nous avons pouffé
autant d’amusement que d’étonnement et vous allez comprendre pourquoi. La femme
m’a introduit dans une des chambrées, a accroché un petit macaron rouge sur la
poignée, a tourné le verrou puis, après une rapide toilette au petit lavabo
craquelé, s’est occupé de moi. Jusque là, c’est relativement classique. Ce qui
l’est moins c’est que les cloisonnements n’allaient pas jusqu’au plafond et
donc les compartiments était tous ouverts sur le haut.
Profitant de cette petite originalité, avec mon copain
qui s’entretenait physiquement avec sa belle dans la chambrée voisine, nous
échangions clairement nos impressions dont je vous passe les détails. Point de
choses désobligeantes, c’était plutôt humour un peu cul et visiblement, les
deux prostitués ne comprenaient pas le français.
Trois soirs plus tard, nous étions de retour dans ce
bordel après en avoir visité quelques autres. Une dernière bouteille pour la
route vu que le lendemain nous larguions les amarres.
Cette fois ce fut une dame un peu plus âgée et plus typée
indienne qui s’installa à côté de moi en tendant son verre pour que je lui
verse une rasade de whisky et plus tard, me piquer une clope dans mon paquet de
troupe avant, à peine tiré deux bouffées, l’écraser dans le cendrier en
toussant. C’est vrai que la goldo troupe c’est du raide. Elle était du genre
bien charpentée, avait une peau cuivrée, des yeux aussi noirs que ses cheveux,
une généreuse poitrine et de puissantes cuisses que sa très courte jupe
exposait jusqu’au triangle de sa petite culotte.
Presque sans délicatesse elle posait sa main sur ma
braguette et tripotait mes effets personnels à travers le tissu. Comme diraient
certains, action-réaction ! Ce n’est pas que j’avais envie de galipetter
avec la dame, nous avions fait largement joujou durant notre escale et n’étant
pas un obsédé de la chose, j’étais largement repu. Remarquez, comme je ne suis
pas une épée au lit parce que ce n’est pas ce qui m’excite le plus, l’avantage
avec une prostituée c’est qu’on n’a pas besoin d’être un expert, c’est juste un
rapide moment pour se soulager qui ne réclame aucun diplôme. Donc la dame me
tripotait et même si l’envie n’était pas, à vingt ans il ne faut pas
grand-chose pour que la pression monte.
C’est qu’elle insistait malgré mon total désintérêt à son
sujet préférant de loin rigoler avec mes deux potes encore à table. Dois-je
préciser que nous avions déjà pas mal consommé et juste la pensée de me lever
et monter les escaliers s’imposait comme un défi que je n’avais pas l’intention
de relever.
A force elle avait fini par me décoller de mon siège et
m’entrainer à l’étage. Franchement, ça me barbait grave, mais le prix étant
dérisoire je me laissais traîner vers un des deux dortoirs aux petites
chambrées cloisonnées. C’est quand elle eut refermé la grosse porte donnant sur
la pièce principal que je l’ai retenu un peu en lui faisant comprendre par geste
et quelques « no, no » que je n’étais pas vraiment disposé à tremper
ma nouille, mais que j’aimerai bien un petit spécial genre petite fessée. Autant
vous préciser que si je n’avais bu que du soda, ce genre de sollicitation ne me
serait jamais venu à l’idée surtout qu’avec les cloisonnements ouverts au
dessus, une fessée ne pouvait que s’entendre clairement et vu que je ne savais
pas où était passés certains potes, il était fort probable qu’ils soient dans
un des deux dortoirs dans les bras d’une prostitués. A bord d’un navire tout se
sait rapidement, fallait-il que je sois assez ivre pour ne plus en faire cas. Elle
ne comprenait évidement pas ma demande formulée en Français. L’unique synonyme
de fessée que je connaissais en une autre langue était « Spanking »
Alors je lui balançais le mot. Elle roula de gros yeux en fronçant les sourcils
et pointant son doigt entre ses deux seins volumineux et très découverts.
« Spanking, for me, for me ? » me demandait-elle visiblement pas
d’accord pour s’en prendre une et presque prête à rouvrir la porte et me jeter
dans les escaliers. « non, no… For me » que je rectifiais en posant
un index sur mes propres fesses.
Je crois que je pensais sincèrement qu’elle allait
refuser, me ramener à ma table et qu’enfin j’aurais la paix, mais il y a des
moments où on se dit que les contes de fée ne sont pas que des petites
histoires pour endormir les enfants, y’a certainement du vrai dans tout ça.
Quand la dame a enfin réalisé le sens de ma demande, son visage s’est illuminé
comme les champs Elysées un soir de premier de l’an. Elle me montrait sa main
et la posait sur mes fesses en mimant au ralenti le geste d’une claque
accompagnant le mouvement par un balancement de la tête réclamant de ma part
confirmation. « Yes ! yes ! » que je lui répétais affichant
déjà une solide érection qui pointait le devant de mon pantalon.
Toute guillerette, elle me prit la main et m’entraina
dans le petit passage d’en face qui était une liaison entre deux bâtiments. Où
me conduisait-elle ? En tout cas pas dans un des deux dortoirs ce qui
était déjà une bonne chose. Au bout, avec une clef elle ouvrit la porte et me
poussa dans un couloir un peu biscornu percé d’un coté par des portes numérotés
que je supposais être les chambres des employées du bordel et d’autres
établissements de la place. Elle me tracta tout au fond puis me fit monter par
un étroit escalier pour à l’étage supérieur me pousser dans une petite chambre agréablement
rustique. Pendant qu’elle ôtait ses bijoux, j’inspectais la pièce d’un regard
alcoolisé et curieux. Une applique éclairait l’espace, des murs enduits et
renduits de chaux, au sol un tapis bariolé de laine assez rêche, un lit
recouvert d’un dessus brodé, de chaque côté une chaise, au dessus la photo
d’une église sous un verre, sous la fenêtre une toute petite table en plastique
blanc, en face une très belle armoire aux portes travaillées et derrière un
rideaux de moitié ouvert, un lavabo, un petit miroir dans un cadre doré et une
minuscule baignoire cubique à peine assez spacieuse pour y tenir assis.
L’ensemble était bien rangé et propre, du moins c’est le souvenir que j’en ai. Je
supposais que c’était sa chambre personnelle.
La femme me regardait comme si j’étais un cadeau tombé du
ciel, c’était complètement paradoxal car elle semblait nerveuse, excitée
presque paniquée alors que l’inverse aurait été plus logique. Moi dans ma demie
ivresse je ne me rendais compte de rien, je n’avais aucune crainte et mon
esprit ne réfléchissait pas au delà d’une belle fessée alors que je me trouvais
quelques part dans un bâtiment dont j’ignorais tout, dans une ville étrangère
qui de plus était situé dans un pays où la prise d’otage contre rançon était
une pratique assez courante.
Elle me fixait avec des yeux à la fois enjoués et
imperceptiblement sévère. Elle s’approcha de moi et déboutonna les deux ou
trois premiers boutons de ma chemisette afin de l’ôter par le col. Elle
débouclait ma ceinture puis déboutonnait la braguette pour me baisser mon
pantalon en me soulevant une jambe et l’autre pour m’en défaire complètement.
Elle me déshabillait sans une parole, mais avec des gestes volontairement
brusques pour me faire comprendre qu’elle était la maîtresse. Une fois qu’il ne
me restait plus que mes chaussettes et mon slip elle tira une chaise au milieu
du petit espace entre le lit et le mur et m’attrapa relativement rudement le
poignet pour me forcer à basculer sur ses genoux. Je bandais comme un dingue,
jamais une prostituée ne m’avais fait tant d’effet.
Elle à commencé assez
sèchement mais sans trop forcer, juste de quoi bien me chauffer. Maintenant
elle parlait, je n’y comprenais absolument rien mais l’intonation m’indiquait
qu’elle me grondait ou me reprochait quelque chose qui justifiait qu’elle
m’administre une bonne fessée. Elle œuvrait en m’appliquant des séries de plus
en plus claquées. Les petites pauses étaient ponctuées de propos saccadés.
Elle ne faisait plus son métier, elle se régalait !
Je me souviens qu’avant de me mettre cul nu, elle s’est
penché pour glisser une main entre ses cuisses afin de s’assurer que j’étais
toujours en de bonne disposition et croyez que je l’étais.
Alors elle m’a glissé le slip aux genoux et balancé de
bonnes claques bien pesées. Evidement que ça faisait mal, mais pas un mal
pénible ou insupportable, c’était une douleur qui me faisait du bien et c’était
la toute première fois que je ressentais ce mariage contre nature. Cela n’a pas
duré longtemps, j’ai joui sans retenue sur ses cuisses.
Pas offusqué ni contrariée du tout, elle rigolait et me
faisait des grands « Hoooooooooo, hoooooo ! » affichant sa
satisfaction.
Je n’avais aucun doute même si je ne comprenais pas ses
paroles, mais l’exaltation qu’elle montrait en me lavant le pénis et ses
cuisses, me signifiait bien qu’elle avait aussi pris son pied.
Avant que je me rhabille, elle m’avait tiré vers
l’éclairage pour regarder mes fesses bien rougies, elle accentuait sa
contemplation par des sifflements ravis.
En comptant les dollars que j’avais posés en entrant sur
la petite table, elle me fit comprendre avec un large sourire avide, que si je
revenais c’était à elle que je devais m’adresser et à personne d’autre. Je lui
signifiais tant bien que mal avec des gestes que demain matin notre navire
mettait le cap vers les îles des Caraïbes. Point de déception, elle soupira
simplement en mimant que c’était la vie et qu’on n’y pouvait rien, du moins
c’est ce que j’ai compris.
Cette prostitué fut l’unique qui m’a fait jouir d’une
fessée appliquée de très belle façon. Jusqu’à ce jour, pour des demandes
similaires j’étais ressortie des chambres avec la bite sous le bras.
L’exception qui confirme toute règle. Je suis persuadé, vu qu’elle avait opéré
de manière motivée et enjouée, ce qui n’est pas du tout dans les habitudes des
prostituées, qu’elle avait ce fantasme. Avait-elle déjà œuvré avant moi ? Je
suppose que oui, la fessée est aussi répandue en Amérique du sud qu’ailleurs.
Cependant, vu l’illumination de son visage quand elle avait fini par comprendre
ce que je désirai, les sollicitations pour une fessée ne devait pas être si
fréquentes. Peut-être aussi, que de pouvoir fesser un jeune homme de vingt ans
ne s’était jamais produite. De toute façon, cette prostituée d’un autre rivage
restera l’exception qui ne fut jamais renouvelée car ce fut la dernière….
Autant rester sur cet excellent souvenir.
J’ajoute pour la petite histoire, que pour le
dégrisement, il n’y a rien de meilleur, en revenant à la table, j’étais pleine
bourre et parfaitement lucide.
Magnifique récit, Mike... Et très beau souvenir...
RépondreSupprimerComme d'habitude, je suis très jaloux (et ravi de partager un peu, par l'imagination, ces souvenirs que je n'ai pas)... Merci à toi pour la beauté du texte et celle des images...
Ne sois pas jaloux, tu as des souvenirs que je n'ai pas et que j'aurais peut-être aimé vivre. On ne choisi pas vraiment son parcours, on profite des occasions qui se présentent, comme dans un jardin, on cueille les fruits qui s'offrent et parfois on tombe sur un gros noyau, une pomme acide ou un merveilleux fruit goûteux. C'est pareil pour tout le monde.
SupprimerAhahaha ! Excellente la conclusion... (et en plus c'est vrai que ça marche) ! Mais pas que !
RépondreSupprimerMerci Miki de nous avoir encore régalé d'une de tes perles rares et même unique. Y a pas a dire, je ne déteste pas certains récits inventés mais quand même, mon cœur va au vécu un peu fou comme celui là, ou d'autres que tu as raconté avec les frères jardiniers, par exemple <3
J'en ai encore quelques unes avec les maraîchers et le prof d'Espagnol qui est d'ailleurs venu me prendre quelques dessins le fripon.
SupprimerMais bon, j'espère pouvoir écrire bientôt des récits d'expériences plus récentes.
Alors là! Encore un de tes récits d'expériences vécues qui m'épate. Chacun a ses expériences, mais il faut reconnaître que les tiennes, elles sortent vraiment de l'ordinaire!
RépondreSupprimerEn plus, vivre des choses est une chose, les décrire en est une autre, et franchement, je trouve qu'au moment de décrire l'intérieur du bordel colombien, tu étais en sacrée veine d'inspiration.
Simon
Ha oui fallait voir.... Carthagène était une ville de garnison avec un immense port militaire et donc il y en avait des bordels plus ou moins glauques. je n'y suis jamais retourné et je ne sais comment est cette ville maintenant. Surement que ça a beaucoup changé avec la monté des voyages touristiques.
SupprimerVous avez eu des expériences très fortes et vivantes.
RépondreSupprimerLa vie est parfois vraiment bien fichue quand même ;)
Continuez à nous régaler avec votre plume.
Bises.
C'est parce que je raconte que le meilleur, hé, hé, hé, hé !
Supprimerpassionnant ce récit ! dites donc, belle plume en plus du joli coup de crayon.
RépondreSupprimerj'ai toujours eu un peu de mal à associer alcool et activité ci-dessus référencée, mais bon, parfois, il faut faire le nécessaire ;)
Je plaide coupable.
SupprimerAhhhhhhhhhhh mike volà un beau récit, Et oui Carthagène de ton époque à un peu changé par rapport à ce que tu as connu mais bon toujours aussi vivante et "exotique" crois moi mais prendre ne fessée dans un claque au sus de tout tes camarades fallait une bonne dose d'inconscience ou de sky ou les deux Content de t'avoir lu ça me remémore des ballades d'avant
RépondreSupprimerC'est sûr que ça a dû changé, je me demande s'il y a toujours autant de bordel dans la ville ?
Supprimer