Il vint, saint, des cendres
Qu’étais-je ce jour là ? Peut-être un des bibelots
de porcelaine sur le buffet.
Ou bien la vieille bougie fichée depuis des années sur le
même chandelier.
Qu’importe ce que je fus, de verre, de bois ou de cire,
je te voyais.
Du clair à l’obscure, de noir et de blanc aussi tranché
qu’un damier.
Posée sur le canapé vêtue de courbes aguichantes, tu
l’attendais.
Cambrés, torsadés comme un nu bleu d’Henri Matisse, mais
sans le bleu.
Dans l’âtre les cendres étaient froides, tes reins, tes
fesses frissonnaient.
Il ne pouvait pas oublier, d’une main fébrile ta lettre
écrite d’un aveu.
Une longueur de temps interminable, tes doigts énervés
sur ton sexe.
En chaleur tu chuchotais réclamante… Un bruit, un souffle
et enfin.
Une lueur entre les chenets, il vint tenant dans la main
ton texte.
Il s’approcha l’œil malicieux saupoudré de brillant, il
était presque matin.
De sa hotte d’osier, sans papier cadeau il te présentait
ton jouet.
Lentement ton ventre à épousé l’assise, tout ton corps à
vibré.
Dans la clarté
blanche traversant le givre des vitres, tu te cambrais.
De ta plume tu l’avais sollicité, prié ; l’homme ne
pouvait se dérober.
Cheveux en bataille, un peu se pousser pour lui laisser
une place.
Sur ces genoux tu t’imposais ; ton séant pâle en œuvre exposée.
Point de mot, la parole était inutile, le verbe aurait
trompé la grâce.
Audacieuse friponne, charmante polissonne, les dés
étaient jetés.
Panache souple de cuir, ses doigts étranglaient le bois
du manche.
Les lanières ont d’abord caressé ta peau avant de plus
fort l’épouser.
Un soupir, presque un gémissement, un petit cri comme une
revanche.
Deux demies lunes provocantes à la pleine figée dans un
ciel gelé.
En ces nuits d’hiver, le rouge n’est qu’une ombre un peu
plus sombre.
L’aquarelle à égaré son arc en ciel pour mouiller du
blanc au gris.
En éventail les traits de cuir, il ne veut, tu ne veux
compter le nombre.
Tu te loves, te trémousses et glousses du plaisir
attendu, du plaisir pris.
A l’entrecuisse, le pli humide, tu trembles, les derniers
coups, le cuir s’affole.
Presque le silence, je n’entends plus que ton souffle et
battre ton cœur.
Il semble chercher, un siège, un meuble pour y poser le
jouet, il rigole.
Entre tes cuisses, il le glisse doucement sans oser plus,
juste un peu farceur.
Savais-tu la belle que j’étais là quelque part objet en
cette sainte nuit ?
Savais-tu la belle, que voyeur de ton bonheur, en ces
lignes j’ai écrit ?
Juste magnifique <3
RépondreSupprimerBonjour Mr Mike !
RépondreSupprimerHum !!! Superbe ! Un bon scénar' pour une mini-BD, tiens . Une presque confession, ardente, à lire à la lueur d'un chandelier. Mais ne serait-ce pas le Père Fouettard qui aurait troqué ses nippes pour le costume du Bon Papa Noël ? Pas commode, la Vieille Barbe, cette année. Y'a intérêt à relire sa liste de cadeaux pour l'année prochaine. Mazette ! Pour la nuit de Noël, je prépare une bonne flambée ! Au cas où ....
Bonne journée . Peter Pan.
S'il ne passe pas par la cheminée, il passera par la fenêtre.
Supprimer"VINT, SAINT, DES CENDRES" fessée érotique ! :) subtilement érotique, saupoudré d'une pincée d'esprit joueur ... A croquer quand c'est chaud ! :)
RépondreSupprimerD'esprit frappeur.... Un peu aussi !
SupprimerJ'aime beaucoup les photos !
RépondreSupprimerjoli conte de noël aussi, quoique je n'ai pas tout compris à la première lecture. pervers et tendre, un mélange qui convient bien à des soirées d'exception.
Moi ce que j'aime dans les commentaires, c'est que chacune et chacun trouve des mots, des adjectifs et des expressions générés par les ressentis personnels à la lecture. C'est beau de vous lire et d'avoir plusieurs couleurs sur les doigts.
SupprimerBonjour Mr Mike !
RépondreSupprimerVotre "conte" m'a inspiré un dessin en NetB dans le contexte de Noël. Comment pourrais-je vous l'envoyer pour appréciation ? Peter Pan.
mikespkg@gmail.com
SupprimerEt vous étiez là, quelques uns, quelques voyants, quelques prophètes, pour qui ce cul, c'était la fête (Paul Villaz)
RépondreSupprimerQuelques uns à donner à notre jeu secret des lettres de noblesse...
être là, simplement être là en ce moment d'exception, n'est-il déjà pas un grand privilège ?
SupprimerTrès bellement écrit, Mike.
RépondreSupprimerBelles images aussi... Fessée pour un joli cul, à quatre mains et un martinet !...
Mais j'ai toujours pensé que Noël et Fouettard étaient deux pères complices !...
Heureusement que tu étais là, voyeur-reporter, déguisé en horloge comtoise ou en hibou empaillé, pour nous conter ce délicieux instant...
ha oui, une horloge conteuse pour la circonstance... Oui, jolies fesses et c'est là ce qui fait pratiquement toute la photo, le reste devient enluminures.
SupprimerJe suis d'accord, cher Waldo, le père Noël et Fouettard sont complice, allez même savoir s'il ne sont pas jumeaux ?!!
C'est très bien écrit... mais alors les photos - franchement chapeau! On en voit rarement d'aussi convaincantes, avec toute la dynamique et le réalisme. En plus, le traitement noir et blanc est pile comme il faut. Bravo spécial pour celle où les lanières du martinet reposent sur les fesses de la demoiselle, elle me fait beaucoup d'effet.
RépondreSupprimerSimon
C'est toujours un grand plaisir d'avoir un compliment sur l'écrit de votre part Constance et Simon. ben oui, venant d'artistes de la belle lettre, on ne peut que rougir de félicité.
SupprimerComme vous dites, le traitement noir et blanc donnait à ces photos prises en basse lumière des contrastes et des tranchés entre ombres et lumières bien plus dynamiques que leurs couleurs d'origines.