NOVEMBRE épisode 1.
Une bâtisse au milieu des champs et des bois au bout d’un
chemin. Une ancienne ferme perdue loin de presque tout, un délire de film d’épouvante. Je m’y voyais
déjà… Je l’imaginais enveloppée de froides brumes aux épaisseurs mouvantes et
insondables. Cernée de loups hurlants dissimulés par les ombres d’immenses
arbres tordus par des vents froids et les notes sinistres d’un tocsin lointain
annonçant le drame.
Point de tout cela, un lumineux soleil sur fond bleu de
carte postale toute neuve inondait l’endroit d’une lumière rassurante. Je
n’étais pas le premier, Dame Rousse (elle ne de nomme pas ainsi, mais tant pis)
parlotait déjà avec la proprio afin de prendre possession des locaux dont
l’ensemble n’avait point l’odeur inquiétante du hanté. L’intérieur était
convivial, presque trop doux et les murs n’étaient pas ornés de vieux tableau
pients de macabres portraits aux regards sadiquement assassins pointés sur vous
à n’importe quel endroit de la pièce. Sur les meubles bien propres et les
étagères alignées, aucun corbeau empaillé, ni vieillerie ou objet douteux. Je
devais me faire une raison, le grand frisson des pellicules d’horreur, de
supplices, de crimes et de sang n’était pas inscrit au scénario. Peu après
arrivait Majordame (elle ne se nomme pas non plus comme ça, mais moi j’aime
bien), accompagnée du Disciple et du maître. Je ne connais pas physiquement les
prochains attendu ce jour, mais d’après ce que j’entends, ce trio ne sera pas
de sorcières et d’un gnome hideux. Pff, moi qui me voyais tremblant sous mes
draps, épiant chaque pas dans le couloir, prêt à sauter par la fenêtre sombre
et fuir affolé à travers les champs humides et marécageux afin d’échapper aux
tourments. Bon, autant s’adapter, l’apéro aura vite fait de noyer mes chimères.
Plus tard le trio arrive. Dame blanche (elle non plus ne
s’appelle pas comme ça, mais faudra, chères lectrices et chers lecteurs, vous
faire une raison, tous les invités sont ici pour une mission top-secret de la
plus haute importance et aucun vrai noms ou pseudonyme ne seront dévoilé) Donc
voilà Dame Blanche suivit de Dame brune et de Dad. Nous sommes à présent huit. Dame blanche semble prévenir de quelques années de réception dans le domaine, mais tout laisse croire que Dame brune est une
débutante avide d’en savoir d’avantage et curieuse d’expérimenter. Elle se pose
bien des questions sur cette réunion qui ne ressemble en rien à celle d’un
comité d’entreprise et encore moins paroissiale. Dad, c’est un homme bien bâti,
jovial dont la nature lui a confié de généreuses mains, ce qui vous l’avouerez,
peut servir à prendre plus de frites que son voisin.
Je comprends votre impatience, vous vous demandez jusqu’à
ces dernières lignes, que vais-je bien vous raconter sur la fessée et le BDSM,
puisque c’est le thème du site ? Tout d’abord, je vous ferais remarquer que
l’entrée est gratuite alors poupougne, faut pas trop être exigeant. Ne vous
impatientez pas ça vient. Non mais sans blague ! Donc, puisque je suis un
chenapan number one, je me devais de défendre mon titre et mettre de côté, non
pas l’excellent whisky de l’apéro, mais ma petite timidité à provoquer devant
ce trio que je ne connaissais pas. Il ne faut pas croire que ça coule de
source, tiens justement, en parlant de source mon verre est vide.
Ne faisons pas de détail, je provoque Dame Rousse et
Majordame, comme dit l’adage, vaut mieux avoir deux cordes à son arc parce que
je ne suis pas certain, que devant des personnes que l’on découvre en vrai pour
la première fois, il n’y ai pas aussi de l’embarras chez les fesseuses bien que
Dad, nous avait raconté que sur la route, il avait flanqué une fessée à Dame
Brune. Hahaha ! Les joues de l’infortunée, au déroulement du récit,
avaient prises une couleur flamboyante…. J’adoooore ! Donc, cette petite
anecdote avait un petit peu déverrouillée la porte… Heu, même carrément ouvert
en grand parce que les deux provoquées m’ont sauvagement sauté dessus, m’ont
courbé sur un canapé, m’ont déculotté et se sont fait un plaisir de me coller
une fessée carabinée à deux mains. Jusque-là, ça relevait du classique, du
moins dans la méthode car pour ce qui est d’être fessée devant d’autres presque
inconnus, c’est moins courant. Ne me plaignez pas, du moins pas pour le moment
bien que la fessée manuelle fut assez cuisante. Les deux furies n’en n’avaient
pas assez donné et puis, c’est tellement amusant de martyriser un pauvre petit
homme sans défense avec la multitude d’instruments barbares qu’avait apporté le
maître et que son fourbe de disciple présentait avec délice. Martinets, badine,
planchette et même l’affreuse et douloureuse brosse. Je recevais tellement de
coups sur les fesses et sur les cuisses, que je me demandais s’il n’y avait pas
trois ou quatre mains armées… D’ailleurs, il ne serait pas étonnant que ce fût
le cas.
Une fois les fesseuses repus, je pensais laisser refroidir mon épiderme
fessier rougeoyant, mais qu’illusion je me faisais. Remis debout mains sur la
tête et le dos découvert, le maître et Majordame ont présenté une démonstration
de fouet (maintenant vous pouvez me plaindre) Houlala ! Injustice
flagrante et le pire c’est que je n’avais personne à qui me plaindre de
l’infernal supplice. D’accord, j’en rajoute un peu, mais avouez que
« fouet » ce nom fait frémir. Tout dépend comment il est employé. Je
ne vais pas vous dire que cela ne fait pas souffrir, cependant il y a la
douleur qui fait du bien et celle qui fait du mal et là est justement la limite
entre le plaisir et l’insupportable. Le fouet, même s’il est de vannier, est un
instrument long, au minimum un mètre vingt en ce qui concerne la lanière. Comme
je ne suis pas un maso extrême et que mes partenaires le savent, Majordame et
le maître ont à cœur d’œuvrer avec responsabilité. Ne croyez pas que maîtriser
la force suffit, que non, car le fouet, vu sa longueur, est un instrument
délicat à manier avec précision et cela demande de l’entraînement. Tout
d’abord, il faut ôter la mèche afin de ne pas blesser mais uniquement zébrer. Être
frappé aux bons endroits avec la force nécessaire est pour moi un mélange de
crainte, de vulnérabilité et de douleur (la bonne) qui me procure de
l’excitation et bien sûr de la félicité. J’ajoute qu’être soumis à ce châtiment
étant exposé nu ou presque, devant témoin est de nature à augmenter ce plaisir.
Ensuite, il y a le petit plus lorsque la lanière cesse de vous tourmenter et
que les mains de Majordame viennent me soutenir et m’aider à prendre
confortablement place sur un canapé pour caresser de paumes pommadées ma peau
meurtrie, mmmmmmmm !
Le lendemain matin, je jette un œil à la fenêtre de ma
chambre, le jour pointe à peine et croyez que je jubile ; Une brume
enveloppe la nature. La grande maison est comme isolée dans un infini ouateux
et si je tentais un cri, nul au-delà de quelques mètres ne le percevrait.
Mmmmmm, je ressens des petits picotements entre mes cuisses, je passe ma main,
ce n’est pas flagrant mais… Je descends dans la cuisine, personne n’est levé,
même pas le pain. Le dehors m’attire, je m’habille et sors. Des senteurs
presque printanières m’emportent les narines, j’aurais préféré des odeurs de
terre remuée, comme une tombe de vampire ouverte, mais bon… Je marche sur les
graviers, mon automobile est nappée de rosée, je traque une silhouette qui en
aurait pris possession et m’attendrait pour me prendre en otage, me traîner
dans une cave et m’attacher de lourdes chaînes. Tout autour de moi est silence,
je n’ose me retourner, peut-être un lutin hirsute me surveille. Je m’installe,
je jette un coup d’œil dans le rétro embué, nul diablotin sadique sur la
banquette arrière, je rigole de mes rêveries perverses. Je démarre et ma
calandre déchire la brume jusqu’à la ville. Ce ne sont pas des fantômes que je
quête, mais une boulangerie afin de ramener pains et croissants, un peu de
sérieux tout de même !
Je vais arrêter là, pour un premier épisode c’est bien
suffisant.
La cuite au prochain numéro.
"Alors poupougne !" Ahahaha ... dis donc les cuisses ... Bien zébrées !!! Sais tu déjà combien d'épisodes il y aura ? Je me régale d'avance !!!
RépondreSupprimerJe ne sais pas encore.... On verra.
SupprimerBonsoir Mike,
RépondreSupprimerLa première illustration ne laisse pas présager de l'ambiance. Et puis la silhouette du vautour perché sur la cheminée m'a fait penser aux albums de Lucky Luke. Clin d'œil à Morris ?
Le ton nous met dans la confidence. Excellent !
Mais mazette ! Quelles mégères !!! Et celles-ci ne sont pas apprivoisées !!! Comment Mister Mike va t-il réussir à échapper aux griffes de ces harpies de la lanière ? On attend avec angoisse la suite...
Peter Pan.
Tatadaaaaaa !
SupprimerJ'adore les feuilletons! Le cadre est posé, le lecteur est dans l'ambiance.... Mais on attend impatiemment la suite ! Il va y avoir de fortes pressions sur l'auteur !
RépondreSupprimerGarçon, une pression !
SupprimerBien frappée ...
SupprimerPardonnez-moi, mais je me suis aperçu qu'il y avait erreur dans la chronologie du récit et donc ce matin, j'ai appliqué les modifications nécessaires. Promis, je ne recommencerai plus.
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